île-de-France Nouvelle imagepour l’élevage bovin

«Il s’agit de faire parler de nous, car les consommateurs ignorent souvent qu’il y a encore de l’élevage en île-de-France », lance Sophie Desert, jeune présidente de l’association « Nos bovins d’île-de-France », une marque déposée à l’INPI (Institut national de la propriété industrielle), cette année.

Installée en 2015 en polyculture-élevage (70 mères charolaises) en Seine-et-Marne, elle fait partie des instigateurs du mouvement de relocalisation de la filière. Avec 20 adhérents, l’association représente 15 % des éleveurs et 40 % du cheptel de la région. Son objectif : structurer l’offre et trouver de nouveaux débouchés. La demande est là. Les élus du conseil régional ont d’ailleurs placé la redynamisation de l’élevage au cœur du nouveau pacte agricole. « Avant de faire évoluer le nombre de producteurs, il faut réussir à les maintenir », souffle Philippe Dufour, éleveur de blondes d’Aquitaine. Certains Franciliens, notamment dans les Yvelines, ont misé sur les circuits courts. Mais le manque d’ateliers de découpe et les difficultés logistiques les obligent à vendre des carcasses entières. Il faut trouver des acheteurs prêts à les recevoir alors que Rungis propose chaque jour une gamme complète.

Offre régulière

« La plupart des bêtes partent vers des circuits longs avec peu de rentabilité. Avec notre marque collective et son cahier des charges, nous espérons séduire des artisans bouchers, des grandes surfaces, la restauration hors foyer », précise Sophie Desert. Le collectif ambitionne de négocier des prix corrélés au coût de revient pour inciter les éleveurs à changer de stratégie de commercialisation et présenter une offre régulière de viande bovine de proximité. Deux autres marques collectives pour l’agneau et la volaille ont été lancées en 2018.

Pauline Bourdois